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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/330

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pendant cette course il avait plaint de grand cœur les cerfs et les autres animaux qui sont poursuivis par des hommes armés, sans avoir d’autre arme que la fuite.

Je sais un autre français qui fut dévalisé au retour d’un petit voyage. Les brigands firent un choix dans ses hardes. On lui laissa son fusil à piston. Ces messieurs n’estiment que les fusils à pierre. On lui prit son argent ; mais comme il parlait fort bien le grec, il expliqua au chef de la bande qu’il ne pourrait jamais retourner à la ville sans un sou ; et, pour l’amour du grec, cet autre Carl Moor lui donna cinq francs. L’aventure se passait à six lieues d’Athènes.

On sait d’ailleurs qu’Athènes a failli être prise par les brigands. Le fameux Grisiotis avait monté, dans l’île d’Eubée, une bande assez semblable à une armée : il marchait sur la capitale, et il y serait très vraisemblablement entré, si le premier boulet tiré contre lui ne lui avait emporté un bras. Il tomba, et son armée fut mise en déroute. Pour peu que le boulet eût dévié, Athènes était volée comme dans un bois.

Le fils de ce Grisiotis a épousé, il y a un peu plus d’un an, la fille du général Tzavellas, une adorable petite personne qui monte à cheval mieux que son père, et qui tue une perdrix au vol. Elle était très liée avec Janthe, sous le règne d’Hadji-Petros.

Après la tentative de Grisiotis, le coup le plus audacieux qui ait été tenté et exécuté, c’est la confiscation des caisses et des dépêches du Lloyd autrichien, à l’isthme de Corinthe. Les bateaux du Lloyd, pour gagner du temps et éviter de doubler toute la Morée, abordent à l’ouest de l’isthme, au petit port