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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/332

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Une voyageuse d’esprit aventureux, qui se faisait appeler Mme D…, peignait le paysage, et logeait chez la duchesse, fut volée à cent pas de la ville, sur le mont Lycabête, par un jeune grec bien vêtu et bien fait, qui lui arracha une chaîne d’or. Elle raconta à qui voulut l’entendre qu’elle était occupée à peindre lorsque ce joli coquin vint la dépouiller. «  Mais, lui dit quelqu’un des auditeurs, pourquoi le laissiez-vous approcher si près ? — Pouvais-je deviner, répliqua-t-elle étourdiment, qu’il n’en voulait qu’à ma chaîne ? »

Une négresse, morte à Smyrne en odeur de sorcellerie, avait révélé un trésor qu’un pacha de Mistra devait avoir enfoui en un lieu déterminé. Le gouvernement grec, un peu naïf par nature, envoya sur les lieux une commission présidée par un ancien ministre, et escortée de cinq cents hommes d’infanterie. On entreprit sérieusement les fouilles. Un bâtiment de guerre était à l’ancre dans le voisinage, tout prêt à emporter le trésor. Les fouilles coûtèrent gros : on était dans la saison des fièvres. Au bout de deux mois, on découvrit un chandelier d’étain. On se dit : « nous sommes sur la trace ; » et l’on redoubla de zèle. Un mois après, le président de la commission reprit le chemin d’Athènes, bien convaincu que la négresse s’était méprise. Les collègues s’acheminèrent piteusement vers le bateau : la troupe, qui n’avait point de trésor à protéger, suivait à une distance respectueuse. Les brigands, qui avaient entendu parler du trésor, s’étaient dit dès le principe : « laissons-les fouiller, nous les fouillerons ensuite. » frustrés dans leurs espérances, et indignés de la maladresse de la