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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/352

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l’autre, rue d’Éole, en face du hangar aux canons. Le voyageur, en ouvrant sa fenêtre, peut contempler les douze petits canons qui composent l’artillerie du royaume. Les deux hôtels appartenaient, l’an dernier, aux mêmes propriétaires. Ils recevaient les voyageurs beaucoup moins bien que Dimitri ; mais ils étaient aussi moins chers. Un artiste qui veut demeurer à Athènes plus d’un mois peut être logé et nourri à l’hôtel d’Angleterre moyennant cinq ou six francs par jour, sans le vin[1].

Je ne sais pourquoi les hôteliers d’Athènes se plaisent à faire payer le vin à part : le vin de Santorin, qu’ils donnent pour ordinaire et qu’ils font payer 1 drachme 50 lepta la bouteille, leur coûte au plus 20 lepta.

Les vins de Bordeaux, de Bourgogne et de Champagne sont hors de prix. Le porter et l’ale, qui viennent de Malte, coûtent 3 drachmes ou trois drachmes 50 lepta la bouteille.

Après ces trois hôtels, mais à une grande distance, vient l’hôtel d’Europe, rue d’Éole, au-dessus du libraire allemand M. Nast. Les commis voyageurs, les petits employés et tous ceux qui veulent vivre avec économie sans trop se soucier de la propreté, vont loger à l’hôtel d’Europe. Le maître de la maison est un français, sa femme une maltaise. Un jour que j’avais commis l’imprudence d’aller voir un des hôtes de la maison, j’ai eu le chagrin de voir l’aubergiste

  1. D’après les derniers renseignements qu’on m’a rapportés d’Athènes, l’occupation Anglo-française a fait enchérir toutes choses, et les rares touristes qui s’aventurent en Grèce ne sauraient vivre à l’hôtel à moins de 300 francs par mois.