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ses mains dans ses poches : « Mon habit n’est point à vendre. » En Grèce, arrêtez un bourgeois à la promenade et demandez-lui s’il veut vendre ses souliers. Pour peu que vous en offriez un prix raisonnable, il y a dix à parier contre un qu’il s’en retournera nu-pieds à la maison. Dans nos voyages, lorsque nous logions chez des particuliers un peu aisés, nous n’avions pas besoin d’envoyer au bazar : nos hôtes nous donnaient au plus juste prix le vin de leur cave, le pain de leur four et les poules de leur poulailler. Ils se déshabillaient au besoin pour nous vendre leurs vêtements. J’ai rapporté une chemise albanaise fort bien brodée que j’avais achetée toute chaude. En revanche, une fois ou deux les paysans nous ont prié de leur vendre ce qu’ils voyaient dans nos mains. Un jour, à Sparte, un homme qui était venu pour me vendre des médailles, voulut acheter l’encrier dont je me servais. Petros, notre domestique, ayant appris que Beulé voulait vendre son cheval, vint le trouver en tournant son bonnet entre ses doigts, et lui demanda la préférence. « Mais au nom du ciel, lui demanda Beulé, que ferais-tu de mon cheval ? — Je vous le louerais, monsieur, pour la promenade. »