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Page:About - La Grèce contemporaine.djvu/69

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déclara dans Athènes. Les Grecs y coururent selon leur coutume, pour voir du feu et pour faire du bruit. Les Polonais y exposèrent leur vie. Peu de temps après ils furent chassés d’Athènes : ils portaient ombrage à la Russie. On les arracha de chez eux avec une brutalité qui ajoutait à l’odieux de cette exécution. Ils furent embarqués sans avoir pu mettre ordre à leurs affaires, et ils prirent le chemin de l’Amérique sans argent. Le gouvernement grec, pour justifier sa conduite, publia dans le journal officiel trois pièces saisies chez le chef des Polonais, le général Milbitz. C’étaient trois proclamations adressées deux ans auparavant aux Grecs de Bulgarie et de Servie pour les exhorter à se défier de la Russie.

Il restait quelques familles turques dans l’île de Négrepont, lorsque la guerre d’Orient a éclaté : je suppose qu’elles ont quitté le royaume. Les Grecs les toléraient, à peu près comme ils tolèrent les juifs : je ne sais rien de plus intolérant que leur tolérance. Ces Turcs avaient cent fois plus de raisons de se plaindre que les Grecs rayas n’en ont jamais eu d’accuser les Turcs. Jamais les Turcs n’ont traité les églises grecques comme les gamins de Négrepont traitaient les mosquées.

Les Grecs témoignent très-hautement leur mépris pour les Turcs. Depuis qu’on les a délivrés, ils se figurent qu’ils se sont délivrés eux-mêmes ; chacun se rappelle les beaux faits d’armes qu’il aurait pu faire, et le plus modeste a toujours tué cent Turcs pour le moins. Cependant j’ai vu le temps où il était fort difficile de décider un domestique hellène à pas-