Il est midi cinq, je suis chez moi, mademoiselle.
Je ne sais si je dois…
Acceptez, mademoiselle, acceptez. (À part.) J’offrirai mon cœur au dessert. (Il se met à une table, prêt à écrire.) Voulez-vous dicter le menu ?
Oh ! monsieur… (À part.) il est autrement calé que Gigonet !…
J’écoute, les armes à la main.
Eh bien ! des côtelettes aux cornichons.
Côtelettes aux cornichons… pour un.
Pour trois.
Pour trois ?
Risette déjeunera avec nous.
Qui ça, Risette ?
C’est une petite orpheline de seize ou dix-sept ans que j’ai recueillie et qui loge avec moi ; elle va rentrer.
Diable ! ce n’est pas mon compte. (Haut.) Va pour Risette. Nous disons donc côtelettes aux cornichons pour trois ; et puis ?
Du saucisson.
Pour deux ?
Pour trois, Risette n’en mange jamais.