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Page:Académie française - Recueil des discours, 1890-1899, 2e partie, 1900.djvu/484

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visionnaire, nous l’avons vue s’en aller tout entière. En disant adieu aujourd’hui à l’un de ces glorieux aînés au nom de nos confrères, j’éprouve un peu de la mélancolie que devaient ressentir il y a soixante ans les simples officiers en voyant disparaître, un par un, les quelques survivants parmi les généraux de la Grande Armée. C’est un des derniers maréchaux des lettres françaises dont nous saluons aujourd’hui la mémoire, et notre découragement, à la pensée des irréparables pertes subies ici depuis ces dernières années, serait bien grand si nous ne nous rappelions justement le conseil de vaillance qui s’échappait de toute la personne d’Alexandre Dumas et si nous n’entendions sa voix nous redire à tous le mot d’ordre viril de l’existence littéraire, de toute existence peut-être, celui par lequel se termine un de ses chefs-d’œuvre : « Et, maintenant, allons travailler… »