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Page:Achard - Rosalie de Constant, sa famille et ses amis, I, Eggimann.djvu/37

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Il est curieux que le premier portrait que nous ayons d’elle soit tracé par Charlotte de Constant, celle dont elle devait prendre la place. Voici en effet ce que nous lisons dans une des lettres à Samuel.


[1758] « Mlle Gallatin vint hier avec ses cousines. Si votre frère [Juste] en veut, qu’il vienne avec vous. Elle a le nez un peu long, mais c’est grêler sur le percil. [Expression qui, d’après Littré, signifiait exercer sa critique dans des choses de peu d’importance]. Un peu plus, un peu moins n’est pas une affaire. Elle ferait une fort brave petite femme, mais n’irait pas, je crois, demeurer à Lausanne ».


Elle y alla, y vécut et même y mourut, mais ce ne fut pas pour suivre Juste.

On raconte à propos de ce nez qui, paraît-il, était plus qu’ « un peu long » qu’un jour, étant dans son salon de Lausanne, elle sonnait un domestique. Elle eut longtemps à tirer le cordon. Enfin, un rustaud apparaît et dit de sa voix lente et nasillarde : « Madame a son… né ? ».

— Par tous les diables, oui, madame