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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/116

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XIV

Ce soir de première, c’est le grand soir longtemps attendu !

Dans la salle, tout entière rajeunie par les soins de Déah Swindor, les dorures s’amortissent parmi les nuances appâlies vert mousse et ivoire. Les toilettes claires des femmes sont un enchantement. Leur éclat s’estompe comme dans une fine vapeur de Chrysoprase en la féerie d’un crépuscule de Claude Lorrain. Et ce sont des étonnements sans fin, de l’orchestre aux loges. Depuis le froufrou soyeux des couloirs, un murmure discret propage jusqu’à la rue les ravissements de la salle. Ils et elles sont tous là. Eux, jouvenceaux arrivistes ou vieillards béats des jouissances acquises par elles. Elles, filles tarées haussées au patriciat par la veulerie repue des mâles ;