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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/123

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LUC
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elles se poursuivent, contournent les hanches, se canalisent autour du ventre et insinuent leurs larmes claires entre les bulbes renflés des cuisses ; un instant les goutelettes demeurent aux genoux et se précipitent en courses folles des mollets aux pieds nus à peine moins blancs que la blancheur du linge sur lequel ils reposent.

Quand Luc s’est essuyé par tout le corps il s’étire. Et tout son corps raidi sous la tension des muscles, fait jouer les mille beautés que garde, au repos, la finesse de ses membres.

Il se rappelle que Julien doit le venir rejoindre, et s’inquiète de son absence ; il songe que son ami aimerait le voir ainsi dans sa nudité totale sous la lumière blonde de l’électricité… Après s’être étiré, il commence d’entrer ses jambes dans le maillot ; l’étroitesse du tissu exaspère, en le prenant, l’émoi de sa chair.

Il en est couvert comme d’un autre épiderme qui l’enserre de toutes parts au point de le soulever en paraissant alléger son corps. Et toutes les surfaces érectiles de son épiderme fin se gonflent d’aise. Il passe sa brassière, jette deux bretelles de soie sur ses épaules pour attirer vers les reins et tendre davantage encore l’enduit caressant du maillot dont l’adhérence l’amuse par le soin qu’elle prend de le détailler intimement sous sa pulpe rose-thé.

L’effervescence de sa chair calmée, il sonne pour qu’on lui mette ses sandales sans avoir à se baisser. Elles montent haut vers la rondeur cambrée des jambes ; et les mollets jaillissent lumineux du fauve réseau de leurs lanières, ainsi que deux longues