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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/188

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LUC

sur le champ dans l’atelier de Julien ; tous les personnages, sauf Fanchette et Basile, étant à Paris. On collationna les rôles avant de se se’parer pour les vacances, se donnant à nouveau rendez-vous fin septembre, tandis que deux ou trois répétitions suffiraient ensuite, à Moult Plaisant, pour raccorder le tout et répéter.


Jamais des vacances ne parurent à ce point interminables comme celles-ci, qui séparaient Jeannine de tous ses amis ; et, ce lui était une peine cuisante, ces vacances arrêtaient net une enragée correspondance à grand’peine échangée avec le jeune Luc sans que celui-ci se doutât d’une supercherie qui avait rendu Nine si heureuse.

Elle avait entendu raconter par Julien, comment Lucet était accablé de lettres à son théâtre. L’information arrivait un peu tard, mais Nine résolut néanmoins d’avoir sa part dans le tribut d’éloges et d’amour que déversait aux pieds du bel adolescent un courrier à peu près quotidien. En juin le théâtre était fermé ; elle adressa donc sa première lettre au Conservatoire. Elle n’osait guère espérer de réponse. Celle-ci vint cependant, soit, que, retardataire, Luc n’ayant plus l’embarras du choix ait décidé de satisfaire la demande de sa correspondante anonyme ; soit que, charmant en effet, il n’ait pas voulu garder pour lui seul la joie d’avoir reçu un si tendre et spirituel billet.

Jeannine signait : Fanchette, et faillit se brûler en annonçant qu’elle choisissait ce pseudonyme en souvenir de la soirée où Luc Aubry s’était révélé si déli-