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Page:Achille Essebac - Luc.djvu/265

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LUC
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Je me sens heureuse auprès de vous, Julien, non plus gamine, — c’est fini, maintenant — jeune fille encore à peine, mais femme, votre femme… Je vous aime avec…

Et leurs baisers tendres et sans voluptés s’unissent, bien qu’ils veuillent, dans ce soir que la nuit revêt de mystère, seulement échanger leurs âmes…

Et cet amour est étrange, en lequel Julien confond deux amours, sans crainte, librement, avec tout l’élan de son cœur, l’enthousiasme de sa chair, l’abandon de son âme, avec, aussi, la calme sérénité de son intelligence…

Oh ! les belles fiançailles, là, sous les arbres dénudés, dans la poussière bleue des nuits, de leurs feuilles d’or, de cuivre, de vermeil et de Chrysoprase, semées autour des jeunes gens unis dans la même pensée, dans le même rêve du bonheur qui se veut réaliser, déjà commencé ! et sans cesse renaître de ses dépouilles, comme les feuillages exténués endormis sur la terre féconde en attendant le lent et sûr réveil du printemps…

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