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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/125

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PARTENZA…

Sur les vieux quais de Santa Lucia, au pied des murs pesants, je m’attarde en flâneries exquises. L’ombre noire et lourde du château de l’Œuf se dresse tout près, paisible comme un souvenir. Tout est silencieux. Rien ne bouge que l’eau et le vent frais et pur. Je me repose comme en la paix et la sérénité d’un cloître, et je pense à ces gens enfermés dans les tabagies du salone Margherita avec, au fond, dans le plâtrage des décors, dans les ors faux qui verdegrisent, la grosse en rouges atours, pauvre chair où coulent les onguents, les fards et les cold-cream, en larmes de misère !


Le drôle !… Molto bello, signor… molto birichino, signor !… sedici anni, signor

Naples ! Naples !…

Dans l’obscurité de tes ruelles, quelles adolescences se prostituent dont les yeux éclairent les ténèbres de tes bouges et les illuminent de leur beauté, comme les étoiles de là-haut, très pâles, qui font des lueurs dans l’ombre et, roses, bleutées, vert tendre ou dorées, ouvrent doucement leurs grands yeux de lumière dans le ciel qui se penche sur ton golfe voluptueux ?…