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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/139

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PARTENZA…

merveilles dont ils sont les gardes-chiourme : la paix et la solitude.

Un abominable tourniquet tourne, grince, numérote notre passage de pèlerins et nous plonge dans une atroce banalité de concours agricole. Je vais, moi, presque m’agenouiller sur le seuil de cette Tombe immense, dont rien, aucune pierre ne paraît encore, et je pousse du ventre, péniblement, la roue sacrilège qui barre le passage et mutile les illusions.

Rien ne trahit encore la vie antique ressuscitée un peu chaque jour, délicatement et pieusement, il faut le dire. Un couloir sombre resserré entre deux talus de verdures, conduit à l’une des portes de Pompéi qui se découvre soudain dans l’encadrement de voûtes épaisses. Magique effacement de dix-huit siècles devant la splendeur colorée des murailles, des colonnades et des temples de la grande morte. Tout est clair, parmi ces ruines qui n’ont pas des allures de ruines, dans cette cité morte préservée des tristesses de la mort, et seulement figée dans une inexplicable interruption de la vie, prête, semble-t-il, à ressurgir tout à l’heure sur ces blocs de laves bleuâtres très irréguliers qui forment entre deux hauts trottoirs la chaussée de toutes les rues. Les roues des chars vont continuer le sillon des ornières déjà profondes ; les fontaines épancher leurs eaux claires aux carrefours ; les bassins de marbre sont disposés encore à les recevoir, et les tuyaux de plomb qui les apportent vont se couvrir de rosée fraîche. De jolies mains blanches s’appuieront sur les margelles, aux places déjà