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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/150

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PARTENZA…

farde tombée des vitraux dépolis, aux ruines presque vivantes, dehors, dans les radieuses clartés du crépuscule. Des cadavres sont immobilisés, sous la couche pierreuse qui les enserre et s’est substituée au poli tiède de l’épiderme, en des attitudes et des gestes tellement humains que les nôtres seraient tout semblables, et que ceux-là paraîtraient arrêtés dans la minute qui vient de s’écouler, n’était cette patine séculaire qui revêt les membres encore jolis, les bras potelés et bien faits, les doigts chargés de bagues, les torses ceinturonnés de courroies de cuir, les jambes rondes, d’une plastique irréprochable et si naturelle que l’on éprouve la sensation de surprendre vilainement ces pauvres corps impuissants à défendre, à couvrir leur nudité.

Dans des vitrines sont rangés les petits objets : épingles, colliers, miroirs, anneaux, boîtes pour les fards, tous usés chaque jour par ces mêmes êtres dont les corps peut-être sont couchés ici ; bijoux aimés dont les ciselures ressortaient sur la blancheur de la chair et qui furent tièdes aussi de sa tiédeur ; parures délicatement choisies, tristes épaves de rouille et de vert-de-gris auxquelles s’attache encore un peu d’argent noirci, une mince plaquette d’or ciselé ; puériles intimités confiées aux coffrets à bijoux où trouvait place, avec les los d’amour, la boucle des cheveux du jeune fiancé, fleuris maintenant de paillettes d’émeraudes dans les bains de marbre des gymnases. Chers petits débris informes qui furent des joyaux très aimés comme les menues orfèvreries dont nous nous