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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/157

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PARTENZA…

ses bras et de ses mains fines aux gestes gamins et frivoles, s’unit délicieusement le dessin ferme des cuisses et des jambes aux lignes précieuses. Les pieds impatients qui semblent à peine peser sur la terre, sont à demi cachés dans des cothurnes d’une recherche surprenante : les courroies ornées de ciselures s’écartent et laissent voir la délicatesse des chevilles, l’extrême légèreté des attaches, attestant ainsi l’art du sculpteur jusqu’en les plus infimes détails de cette fragile figurine qui demeure comme un type achevé du plus pur atticisme, et la réalisation parfaite de ce tout harmonieux qu’est un jeune corps.

Sur un roc chargé du faix gracieux de ses formes juvéniles, Mercure repose en une attitude calme et naturelle. On sent, à travers la patine du bronze, la saveur tiède du modelé, le soin et le fini suprêmes du travail. On voit se précipiter à travers la chair le flux de la vie ; et devant ces formes raffinées, l’esprit a peine à concevoir autant l’éblouissante et invraisemblable beauté des modèles, que le génie subtil et la passion des maîtres qui savaient les copier pareillement…

Ils devaient les aimer, ces jeunes hommes, ceux qui, de leurs doigts, ont taillé dans le marbre, pétri dans la glaise et ciselé dans le bronze la gloire de leurs corps empreints d’une élégance telle qu’il ne paraît pas que la nature même ait jamais offert une semblable perfection. Et cependant ils ont vécu, ces adolescents, embellissant par leur seule présence la vie quotidienne de la Grèce antique. Chacun les voyait