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Page:Achilles Essebac - Partenza-vers la beauté.djvu/161

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PARTENZA…

bas quartiers, sur le seuil immonde de l’ephebæum ; fleurs marquées à jamais du culte extravagant et de l’adoration fougueuse des peuples, de l’amitié impure des Césars et du contact même des philosophes et des poètes, ces toujours immaculés rêveurs : César aime Antinoüs, Socrate chante l’immortelle beauté de Charmide, Anacréon célèbre les boucles blondes et soyeuses et la splendeur surhumaine de l’esclave Bathylle, le petit danseur.

. . . . . . . . . . . . . . . .

Bathylle alors s’arrête, et d’un œil inhumain
Fixant les matelots rouges de convoitise,
Il partage à chacun son bouquet de cytise
Et tend à leurs baisers la paume de sa main.

Oh ! le rythme exquis et dangereux de ceci, que je prends encore à Jean Lorrain ! Et tout à l’heure sonnaient à mes oreilles les vers de Virgile, évoquant l’image parfaite de notre joli voisin de lundi dernier, dont le charme délicat et les grâces fragiles égalent certainement la frêle magnificence de tous les jeunes hommes d’ici… Donc il fut, puisqu’il est encore, l’Alexis des Bucoliques, blanc comme les troènes pâles, mignon et fier comme l’Apollon de bronze à la chevelure féminine, celui que Tibulle compare à une vierge qui, pour la première fois, se livre aux caresses de son jeune époux :

Ut juveni primum virgo deducta marito
(Tibulle, III, El. IV).

Antinoüs, c’est Gygès, c’est Néarque, Ligurinus, Encolpe, Éarinus, c’est l’un de ces jeunes hommes

9.