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Page:Achintre, Crevier - L'Île Ste. Hélène. Passé, présent et avenir, 1876.djvu/7

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À l’Île Ste. Hélène

III


Vienne la canicule, aimable enchanteresse,
Vers tes sentiers fleuris tout Montréal s’empresse,
À l’heure où du zénith le brutal Messidor
Aux blonds épis des blés lance ses flèches d’or.
En tes halliers discrets où chuchote la brise,
Sur ta grève pierreuse où le flot vert se brise,
À de bruyants pic-nics, aux couples amoureux,
Tu verses la fraîcheur de tes massifs ombreux.


IV


Mais l’Automne est venue, émérite coquette,
Maquiller champs et bois des tons de sa palette :
Améthiste, topaze, émeraude, saphir,
C’est l’arc-en-ciel mobile au souffle du zéphir.
Sous tes bois sans écho, plus d’enfants frais et roses.
Plus de joyeux ébats, seuls des rêveurs moroses ;
Tes arbres frissonnants, sur tes gazons jaunis.
Voient leurs feuilles tomber : les beaux jours sont finis !

A. Achintre.


Montréal, 15 Mai 1876.