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Page:Acker - Humour et humoristes, 1899.djvu/18

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HUMOUR ET HUMORISTES

vantage. Humour, humoriste, je ne puis aujourd’hui jeter les yeux sur un livre, sur un journal sans y trouver ce mot. Un monsieur, ministre ou sénateur, ou député ou rien du tout, a-t-il à un dîner officiel prononcé quelque discours ou quelque toast, avec quel humour il s’est acquitté de sa petite tâche ! Faites-vous un roman ? il est plein d’humour. Une conférence ? elle est pleine d’humour ? Parle-t-on d’un élégant coureur de dîners et de bals ? sa conversation est pleine d’humour. Qu’est-ce donc enfin que ce terme étrange, qu’on applique à tant de sujets différents pour les caractériser ? Vous devez le savoir, vous, mon ami. J’ai ouï dire que vous aussi vous faisiez de l’humour, car on fait de l’humour, paraît-il, comme on fait des sabots. »

Je ne réponds rien, je regarde la lune qui tout au fond du ciel a l’air de tituber.

« Tenez, reprend-il, ce soir, Longus m’ennuie, et je me sens disposé aux vaines discussions. Soyez pour une fois mon maître ; je vais m’asseoir sur cette chaise, près du foyer, et je