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Page:Acker - Le Beau jardin, 1912.djvu/312

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ne la sent plus, il faut de nouveau y porter le fer, pour qu’elle se rouvre et saigne. Ni les Alsaciens, ni les Lorrains n’oublient : chaque journée de ce mois d’août est pour eux l’objet d’une fidèle commémoration. Dans la campagne messine, comme dans la plaine d’Alsace, agenouillés sur les tombes, ils prient, méditent et se souviennent. À nous, Français de France, de grossir leur nombre, de les accompagner et de mêler nos pensées à leurs pensées. De chacune de ces petites croix qui sillonnent les champs de bataille, comme des grands monuments qui montent vers le ciel, s’exhale la plus pathétique des leçons. Seul, dans la solitude de Bitche, ou à Wœrth, accompagnant les derniers survivants des cuirassiers de Morsbronn, l’espérance ne m’abandonne pas. Je me rappelle ce discours que prononçait à la réception de l’étudiant strasbourgeois Munck, à l’Hôtel des Sociétés savantes, le président de l’Association des étudiants parisiens, au milieu des applaudissements et des acclamations. Il criait que la