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Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/189

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exprimer ; tu ne m’as jamais rien envoyé de vibrant comme cette lettre, et j’admire en mon amant la puissance d’idéaliser et de définir ce qu’il y a de plus insondable, de plus mystérieux, de plus insaisissable dans notre passion.

Ah ! si tu pouvais lire en mon âme, si tu pouvais assister à l’éblouissement intérieur que tu y allumes !

Je ne te ferai jamais l’injure de te comparer à un autre amoureux, dans le présent ou dans le passé. Léandre, Roméo, m’apparaissent moins épris d’Héro et de Juliette que tu ne l’es de Mélissandre. J’ai l’ivresse de ton adoration. Je suis la plus captivée, la plus enchantée des femmes, et je ne crains pas d’être sacrilège en t’aimant à l’égal d’un dieu.

Reviens, je suis de retour au val fermé.