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Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/232

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À MÉLISSANDRE

J’ai eu le cœur bien triste en te quittant sans avoir pu te dire un mot d’intime reconnaissance pour ta lettre si fière. Je la relis, essayant de surmonter l’ennui de cette longue séparation. J’imagine qu’il y a un an que je ne t’ai parlé, et cette heure passée auprès de toi et de ton père me semble appartenir à une vie antérieure et déjà bien reculée.

Enfin je vais te revoir, lire dans tes yeux, peut-être arracher un baiser à tes adorables lèvres ; mais, par cette lettre, je veux te laisser une trace de mes regrets, qui te rappelle après mon départ qu’à la maison de Pétrarque on désire follement ta venue ce soir.