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Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/244

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Je marchais enveloppée de rayons ; je respirais la flamme brûlante d’Apollon, et ses feux me semblèrent mêlés pour la première fois à tes feux. L’époux céleste que je m’étais donné avant de te connaître prenait ta forme terrestre, et je te voyais divinisé en lui. À ce moment, une image étrange passa devant mes yeux : M. de Noves m’apparut blessé à mort, la poitrine ouverte, sanglante. Est-ce une vision envoyée par le Pythien ? Je me jetai à genoux, priant mon dieu. Il m’apaisa et je me relevai.

Le ciel me parut plus bleu, et mes pensées toutes d’or. Je m’assis à l’ombre, près de la Sorgues, qui m’envoya sa fraîcheur délicieuse. Je regardai la transparence de l’eau qui se brisait en écume blanche au milieu des roches, les mousses vertes, tantôt échevelées dans les tourbillons, tantôt démêlées par le courant. La rivière,