Page:Adam (Lamber) – Païenne, 1883.djvu/49

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.



À TIBURCE

Ai-je écouté Apollon en personne ? Êtes-vous l’inspirateur des chants de mon âme ? Jamais je n’ai entendu en moi ce que j’entends. L’amour est-il si harmonieux ? Est-il la révélation complète du divin ? Les vers de Shakespeare, les paroles de Roméo, dits par vous, ont enfanté dans mon cerveau mille visions poétiques et l’ont fait merveilleusement délirer. Où suis-je ? En quel monde irréel m’avez-vous transportée ? Je vous aime depuis quelques heures, et déjà vous avez pris possession de ma pensée. Vous ne me quittez plus. Vous m’êtes présent si je me reporte en moi dans le passé le plus lointain, et vous m’apparaissez dans l’avenir le plus obscur.