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Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/370

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Moreau pour chef militaire. Il avait, lui, refusé à Sieyès et à Talleyrand de tenter le coup d’état royaliste qui manqua en fructidor an v avec Pichegru et Carnot, mais qui réussit en brumaire an VIII avec Bonaparte. Tous les républicains de l’armée se rangèrent à notre opinion. Ainsi ton père partagea la disgrâce de Moreau. ― au collège, on nous l’a dit ! ― confirmait Omer, par politesse, afin de paraître prendre goût à ces souvenirs. Et il répétait la leçon du père Anselme sur l’usurpateur, sur le procès de Cadoudal, que les accusateurs savaient trop fidèle pour dévoiler au public des assises les secrets diplomatiques de son roi. Moreau, sans le texte des preuves enlevé dans Vincennes au duc d’Enghien, n’avait pu rien affirmer ; Pichegru, capable de tout dire, avait été étranglé dans sa prison par les mameluks. ― ah ! Ah ! Fichtre ! La rencontre m’est heureuse ! Malepeste ! Tomber d’accord avec le père Loriquet !… je ne m’en inquiétais certes point… et le bisaïeul de discourir plus avant, cette après-dînée-là, d’autres encore. Omer connut en détail les désastres des philadelphes, et pourquoi le suprême conseil remplaça Moreau, banni, par un ami de Bernadotte, le lieutenant-colonel Oudet, en non-activité pour avoir protesté contre l’attentat de brumaire. Président de la loge de Besançon, il prêchait un idéal de république fédérative, il renouvelait le programme des girondins et des feuillants. Ce nouveau chef fut réintégré en 1807, par des influences occultes, avant d’être assassiné par les gendarmes de Savary, le soir de Wagram. ― c’était là, vois-tu, le crime inexpiable, pour nous, illuminés, philadelphes et maçons. Nous jurâmes la perte du mauvais compagnon, du meurtrier d’Hiram. Les loges offrirent aux ennemis de l’empereur, devenu