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Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/389

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nomie, j’ai engagé des allemandes à la cuisine. Elles travaillent beaucoup plus que nos paysannes, et sont dociles. Mais cela m’oblige à recevoir moi-même les marchands, les messagers et les colporteurs dont elles n’entendent guère le français ; et, de ceux-ci, il en vient à chaque instant. Je dois débattre les prix avec eux. Après ça, je me promène au potager pour voir où en sont nos salades et notre oseille. La nuit tombe, qu’on se croit encore à trois heures de relevée. " ajoute ma kyrielle de drogues à avaler, les visites de l’apothicaire et du médecin, les demi-heures où la souffrance m’anéantit, celles que réclament de moi les exigences de ton parrain, le temps consacré à la correspondance, pour les choses temporelles et mes œuvres de piété. Pendant mes prières du soir et mon examen de conscience, je m’épouvante d’avoir oublié la moitié de mes devoirs quotidiens. Voilà quatre ans que je vis de même, et je m’étonne de la rapidité folle du temps. Ah ! Que la vie est brève pour faire son salut ! Et comme l’enfer accourt ! épargne-moi trop de douleurs, mon cher fils ! " Virginie, veuve Héricourt. " à Monsieur Omer Héricourt, au collège des pères jésuites, Saint-éloi en Artois : " cher neveu, " mon épouse bien-aimée est décédée hier dans notre hôtel, à Paris, après une courte maladie. Priez pour elle et pour moi. " général d’Hé