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Page:Adam - L’Enfant d’Austerlitz (1901).djvu/418

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les nouveautés de leur temps… bien des catastrophes eussent été inconnues. ― et voyez, ― interrompit la dame, ― quelle noble figure l’artiste a su donner au roi saint Louis, quelle pureté et quelle noblesse dans le front, dans le regard, et quel air horrible a ce traître. ― je déplore que le comte ait cru devoir choisir une œuvre qui montre ce vilain accusant un homme né. C’est un triste exemple. Si on l’exposait dans un lieu public, cela rappellerait aux mauvais esprits la funeste époque du régicide. Ne vaut-il pas mieux, pour l’honneur de la France, oublier et faire oublier la folie sanglante de ces monstres ? ― en effet, baron, en effet… que ces trouvères ont des figures d’anges ! Est-ce exquis, divin, non pareil ! ― ah ! Madame, aux grands siècles de la royauté, les âmes étaient si belles qu’elles façonnaient du dedans l’extérieur des visages, et les arrangeaient à la perfection. ― eh bien, ― dit la dame, ― voilà une saine habitude à reprendre, car les hommes d’à présent me paraissent fort laids. ― hé ! Hé ! C’est que vous ne les voyez plus avec les illusions de la jeunesse… ― plaît-il ? L’impertinent avait disparu, et la dame, toute rouge, haussait les épaules, s’éventait. Le général Héricourt sourit à son neveu. Ils se glissèrent parmi les groupes en extase près des toiles, ou bien admirant les panoplies. ― si nous joignions votre sœur ? ― proposa-t-il. ― je n’ai pas moins d’affection pour elle que je n’en ai pour vous. On ne peut être plus avenante ni plus spirituelle, ni de meilleur ton. Elle a de l’enjouement et point de licence ; sa dévotion badine agréablement ; et cette manière de railler, au nom du Christ est une