Aller au contenu

Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

128 LE snarismr som plaidoirie. Sa femme s’enipêtra parmi les développe- ments de théories médicales abstruses, afin de me démontrer la magnificence du génie inclus dans ce pauvre homme enculotte usée, en bas de laine re- prises. Il nous souriait indolemment, spectateur déjà las d’une trop longue dispute. Et ceci m'intrigua. ` Les deux femmes vantaient `surtout la suprématie intellectuelle du docteur. Elles méprisaient tous ses confrères, tous les savants. A sa mentalité seule elles vouaient leurs éloges, et non a sa vie probe, héroïque, laborieuse. Elles oubliaient le médecin du lazaret de Santa—Cruz, pour n’admirer que le pen- seur tatillon de l’ancienne buanderie transformée en lab'orat0ire, à gauche de la terrasse. Or cela, c·’était Paveuglement lyrique de la passion. M'“° Goulven aimait son mari passionnément, et elle avait enrôlé dans sa folie limagination littéraire de sa cousine. _ L’une· et l`autre attestaient que l`électro-magnétisme du sang, découverte premiere de Goulven, est un fait positif indiscutable, « un fait qui s`analyse, qui se dose, qui se chitlre ». Elles récitaient ensemble les vingt lignes bibliographiques ecri'tes.dans la lïavzm des Annales médicales par le chirurgien des La Revel- liere, pour affirmer que nulle des nouvelles hypo- thèses sur les altérations du sang n’égalait celle du docteur. Les envieux nieraient—ils l’évidence, enfin'! ltlmv Goulven en vint a planter ses mains sur ses hanches. Madame Hélène dut rattacher son turban de cheveux déséquilibré par les mouvements de persua- sion. L’une et l`autre perdaicnt le sens de leur dignité. Goulven semblait ne _les avoir jamais aperçues dans cet état, et vouloir me le dire. Quant ai moi, j’adoptai les formes conciliantes. Je prétendis que,