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Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/160

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» LE s1·;m>EN·1· Nom 155 livres de médecine sur les dressoirs anciens convertis en bibliotheques. 1\t·¤* Goulven rentra de l’église. - Elle souriait, quoique ses dents fussent les unes jaunes, les autres bleuâtres. Trop insoucieuse de coquetterie, elle ne s’était pas encore aperçue, a trente ans, qu’il lui seyait de sourire aveebeaucoup - de réserve. Elle dépouilla sa jaquette, ses gants noirs eraillés, son chapeau de grosse paille a ruban de cuir, «pour apparaître en blouse ct en robe -de serge bleue decolorée par les lessives de la teinturerie. Évidem- ment, le docteur ne pouvait, si sauvage qu’il fût, préférer a madame Hélène cette personne neutre. Je résolus, non pas d’avertir M'" Goulven, ce` qui eut été dangereux pour le futur, mais pourtant d’attirer son attention indirectement sur les périls qui mena- çaient, peut-être, son bonheur conjugal. Morose et active, elle raugeait des factures, des traites. Elle s’excusa d’écrire au notaire. Je me dis que tout, dans le ménage, subsistait par le miracle de cette énergie, le mari s’obStinant à ne rien savoir de leurs diflicultés budgétaires. i — Le docteur — commençai-je après quelques préliminairesde politesse - écoute les charmantes divagations de madame Hélène avec une patience!... Je suis moins héroïque, moi!... ll arrive qu’elle me fatigue. ` — Quel homme sévère vous faites! — s‘écria-t—elle, un peu fàchée. —— Depuis la mort de M. La. Revelliere, nia cousine évite la vie mondaine, Elle veut parfaite- ment éduquer sa fille. Elle sîoblige a lui nourrir la mémoire de faits et de 'sentiments exemplaires, puis d’idées instructives. Dans les propos les plus ` simples et les plus neutres _de la vie courante,'_elle