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Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/302

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LE snnrnwr Nom 297 Il me tendit la main. Je me permis de rire : —— Que de temps vous avez perdu tous deux!... — Ne devions—nous pas tout craindre? -— me répon- dit—elle gravement. —— Avec notre bonheur nouveau, une douleur nouvelle est née·.. Yvonne va trop souf- frir. —— Elle aime son dieu plus que tout, - obj ectailje. — N’importe, — reprit la veuve: — voilà comment notre félicité devient un crime. _ _ — Je vous remercie d’av0ir pensé tout de suite a ma pauvre femme... —- N’y—pensiez—vous pas?... Et comment n’auraisj-e pas les mêmes pensées? Alors, marivaudant, ·ils épuisèrent tous les cou- plets des vaines littératures. Je feignis de m’inte- resser aux flots, et de ne rien ouïr. Ce verbiage m’agaçait. Après un moment d’émotion très vive, Hélène gémit 2 . —Mon Dieu! Et il faut songer à la torture de l’autre!... — N’est—ce pas? — supplia-t-il: -vous me refu- serez le droit de la faire souffrir?... - Notre amour ne peut s’épanouir qu’au prix d`une ` immense peine... Il faut réfléchir au sacriûce de la victime... —— La victime!... la victime!... — lis-je, rentrant soudain en scène; —— c’est un gros m0t... D’abord,_ ·vous pouvez cacher vos sentiments. Elle ne sur- prendra rien. . — Comme il me déplaira d’être_ une femme qui déguise et qui ment! ` — Ah! ah !... — déclara Goulven, -voila bien ce qui nous empêcha si longtemps de nous conûer tout... 11.