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Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/305

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300 LE sunruivr Nom comme une limace, cet homme qui se dérobait à la lutte vivifiante des passions, pour, déjà vaincu, re- tourner au sommeil de sa petite science minutieuse et tatillonne, de ses songeries mystiques, de ses en- nuis monotones. - J’enrageais, bien que mes propres affaires allassent au mieux. En évinçant, par l’étalage de tels scrupules, toutesles hypothèses d’un amour illicite, madame He- lene éliminait aussi les conclusions étrangères au di- vorce. L’idée du mariage la tentait plus que celle de _ l’adultère. Donc il me seyait de sourire paternelle- ment à leurs divagations, puis d’intervenir au bon moment, afin de préciser les choses avec un peu de logique. _ Mon succès me parut certain. Je pris le plaisir de nfimpatienter contre la débilité morale du docteur. ll répétait : —- Si, par devoir maternel, vous proscrivez l’amour de votre vie, et si vous le proscrivez de ma vie par crainte de la douleur que subirait Yvonne, alors tout espoir est vain. — Mais non! — protestai-je, — mais non!... Pour- quoi?... Parce que vous ètes les seuls, dans le monde, a raisonner ainsi!... Vous le reconnaîtrez. Vous abdi— querez tout cet orgueil inférieur pour adopter la vaillance du combat contre les préjugés d’une morale vermoulue que la plupart attaquent et renient, soit ouvertement, soit clandestinement. Madame Hélène s’indigna jusqu’a m’étonner. Je l’es- timais plus assouplie par les affres de la passion. Sa probité théâtrale, son besoin de s’admirer intègre et noble, la reconquirent. Et cela tellement que je me demandai si elle n’avait pusjoué la comédie del`aveu,