Page:Adam - Le Serpent noir (1905).djvu/388

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LE SERPENT Nom 383 'É . trou de bruit et de lumière, -—pleura—t-elle d’une voix ` tremblante. -— Hélène, passe devant!... ' -— Comment veux-tu que je passe avant toi?... Puis-je oser, si tu ne te décides d'abord?... — , Certes, madame Hélène prononça toute la phrase . en lui attribuant la valeur d’un symbole, à la ma- . tnière d’Ibsen. Elle voulait dire que sa cousine devait la première accepter le divorce, pour qu’elle sauvât _ Goulven. Et cela fit qu’ils sourirent ensemble tous trois douloureusement. . . . ` -—- Je n‘ose pas encore l — soupira M'" Goulven. — Alors laissez-moi vous montrer le chemin! —— i , conclus-je, en me precipitant vers l’escalier. — Lais- sez-moi, puisque je suis le seul qui affronte la clarté de la vie!... Et, content de cette plaisanterie littéraire qui mar- quait bien la puissance égale de nos mêmes préoc- cu·pations,`qui signalait aussi l’heureuse germination de mes semailles parmi le terreau bousculé des cœurs, je dévalai par les marches de fer dans le puits · de granit bleu qu’inondait la lumière, qifemplissaient leseris d`une jeunesse rustique... L’automobile nous emporta loin de cette terre aride et pavoisée, ou titubait encore, le long des cbaumières basses, la procession et ses tidèles, ses longs pierrots noirs, ses grosses ülles mitrées et dorées, parées de rubans azur, pourpre,. émeraude. · que le vent collait ai leurs- visages de Chine. a Deux jours plus tard, a Locmariaker, nous vînmes attendre le passage de notre bateau. Rien ne me per-. mit de découvrir si ma victime avait choisi. A ' plusieurs reprises, j’essayai des propos capables .