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Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/40

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à la fois le blagueur de la Grèce contemporaine et le soi-disant fils de Voltaire, pilier des antichambres d’un Plon-Plon. L’écrivain trop léger, pasticheur de Voltaire, apprend à ses dépens que la popularité ne se conquiert pas rien que par la courtisanerie du pouvoir, ou par l’irrespect d’un peuple à peine sorti des tenailles sanglantes d’un vainqueur. L’insuccès de Guillery est bien politique, ajoutait mon père, bien personnel à l’auteur, car la pièce, paraît-il, n’est pas mauvaise et Got y était merveilleux. »

Les journaux de l’opposition crièrent, à propos de Guillery, à l’immoralité, à la corruption impériale, qui « filtrait de plus en plus ».

Il y avait dans la pièce d’Edmond About des mots scandaleux, écrivait-on, qui ne pouvaient se répéter que la face voilée. Tout le monde voulut les connaître, mais les bien pensants n’osèrent en sourire.

Nous étions en février 1856 et lisions et causions toujours, Pauline Barbereux et moi. Ma fille, qui avait dix-huit mois, jouait avec nos journaux, que nous lui abandonnions, et elle accompagnait nos conversations d’une espèce de chant monotone qui nous ravissait.

Alphonse Karr publiait alors dans le Siècle des feuilletons hebdomadaires rappelant ses Guêpes, sous le titre de Bourdonnements. Il y critiquait la crinoline avec beaucoup d’esprit et de bon sens mêlés. J’avais résisté non sans courage au « cercle d’acier », le bouffant moins