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Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/61

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première représentation du Pardon de Ploërmel, mais je ne le revis jamais.

La politique était passionnante entre les sermentistes et les abstentionnistes. En juin, au moment des élections, un comité de vieux républicains avait décidé d’adresser une sorte de consultation aux Parisiens à propos de la prestation du serment, et fait une liste de neuf candidats fidèles au principe de l’abstention.

MM. Nefftzer, directeur de la Presse, et Havin, directeur du Siècle, offrirent une candidature, à la condition qu’il prêterait le serment, à M. Émile Ollivier, fils de Démosthène Ollivier, déporté, vieux républicain de 1848. On imagine le tapage parmi nous ! Émile Ollivier, sur la recommandation de son père, qui jouissait d’une énorme popularité dans le Midi, avait été nommé par Ledru-Rollin commissaire du gouvernement à Marseille. Quoiqu’il ait essayé depuis de la rehausser, il fit alors triste figure. Tous les partis se plaignirent de lui, et il ne surnagea de ses actes que la plus précoce des duplicités. En disgrâce, nommé préfet, Émile Ollivier ne quitta sa préfecture que destitué par Louis-Napoléon. La compromission qu’il acceptait en 1857, si elle était en contradiction avec ses origines, ne l’était pas avec sa nature.

Darimon, secrétaire de Proudhon, collaborateur de la Presse, fut choisi par Nefftzer pour faire la paire avec Émile Ollivier.

Le grand comité électoral, composé de vété-