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Page:Adam - Mes premières armes littéraires et politiques.djvu/64

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Proudhon qui fit de part et d’autre les frais de l’argumentation en faveur du serment ou de l’indignation contre : « C’est lui, disions-nous, qui a rendu possible l’indulgence pour le parjure. »

Dans le petit milieu de philosophes, d’écrivains, de poètes, dans lequel je vivais, tous se désespéraient en constatant l’état de décomposition morale où nous étions tombés.

Les exilés écrivaient à leurs amis : « Que laissez-vous faire ? prenez garde ! c’est un crime d’absoudre par un acte identique le mensonge et le parjure. »

M. Thiers avait dit :

« Le serment imposé par l’Empire est impossible à subir. C’est une vexation du parjure au vaincu. »

Mon père m’écrivait : « La gangrène est au cœur des républicains et le pourrira. Nul ne songe à la République, à ses principes. George Sand, hélas ! aurait-elle eu raison quand elle a dit, désabusée : « La République ne serait-elle qu’un parti ? »

L’un des premiers corrupteurs des républicains était M. de Morny, un instant éloigné de la présidence du Corps législatif, mais qui y rentrait à nouveau. Sceptique, éclectique, parisien lettré, spirituel, élégant, charmeur, feignant l’homme mécontent et amoureux de liberté, accusant les « réactionnaires », les « cléricaux », de circonvenir l’Empereur, dont « les