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Page:Adelswärd-Fersen - Le baiser de Narcisse, 1912.djvu/35

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CHAPITRE V



Dans le fond de la salle nue, le grand prêtre, entouré de sept adolescents qui représentaient les Sept Rites, allait juger Milès. Le grand prêtre, dont la barbe blanche et dont le dos voûté contrastaient avec la jeunesse triomphante de son cortège, était assis sur une massive sedia romaine. Il était vêtu d’une robe de couleur sang, qui recouvrait en partie des sandales gemmées, et il reposait ses mains belles encore sur les bords de la sedia, où le nom d’Adonis était gravé. Les éphèbes autour de lui portaient sur des plateaux de métal recouverts d’anémones les objets consacrés : le feu, la myrrhe, le lin blanc, le miroir de cuivre, l’eau lustrale, la canne d’ivoire et les cymbales d’or. Et l’on attendait l’heure où le soleil tomberait droit par l’ouverture de la voûte, jetant son disque vermeil sur le sol jonché de violettes, car c’était l’heure de l’initiation…

… Sous les doigts subtil des pocillateurs, Milès, en extase,

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