Aller au contenu

Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/71

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

armées allemandes sont en retraite, la quatrième commence à reculer ; on a pris l’artillerie de tout un corps d’armée, soit 140 canons, un ou deux drapeaux et fait une masse de prisonniers.

Je suis dans une joie délirante, tous les visages sont illuminés. Que cette retraite se change en déroute, et ce sera l’écrasement.

Quelques blessés arrivent à l’hôpital militaire ; les avis sont contradictoires : les uns disent que nous n’aurons plus rien par ici, d’autres au contraire que cela va recommencer.

Visite de Mme Zeller et de Mlle Tissot ; sauf contre ordre nous irons demain visiter le fort de la citadelle, absolument interdit aux hommes : on suppose sans doute que des femmes n’y comprendront rien et notre qualité d’infirmières est un passeport.

Nous travaillons toute la journée dans le bureau avec Mme de N.. Il pleut sans arrêt. Séance de vaccin général.

6 heures. Salut ; pas de nouvelles plus récentes.

Dimanche 13 septembre

Messe à 7 heures aux Maristes ; nouvelle séance de vaccination pour ceux qui n’étaient pas là hier ; mon bras commence à me faire un peu mal.

Les nouvelles sont toujours bonnes, la retraite allemande s’accentue en Champagne et commence en Lorraine ; c’est la vraie victoire. À quand la réoccupation de notre Alsace ?

2 heures : Rendez-vous au Tonneau d’or