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Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/73

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En sortant de la citadelle, nous allons goûter aux Anges ; nous y apprenons que l’on demande des infirmières de bonne volonté pour veiller à l’hopital militaire ; nous nous proposons et Mme de M. se charge de suite de la négociation avec Mlle Préault, infirmière de l’hôpital. Naturellement nous sommes acceptées, mais Mme de M. s’apercevant que Mme des L. a le plus grand désir de veiller le soir même, ne trouve rien de mieux que de le lui défendre et de me l’ordonner à moi, tout cela rien que pour faire acte d’autorité. Cela ne nous plaît ni à l’une ni à l’autre, mais la discipline est là pour nous faire dire « Bien, Madame » ; comme un sous-lieutenant répond : « Bien, mon colonel ! ».

Il est 5 h. ½ ; pour être à l’hopital à 6 h. ¾, j’avale mon dîner en quelques minutes. Mlle R. emmène Mme des L. dîner chez son père avec le lieutenant et M. Richard.

Nous partons ensemble pour nous séparer quelques minutes après.

Je trouve à l’hopital Mlle Préault, Mlle Lopez et Mlle Revol qui me montrent les divers locaux où j’aurai à m’occuper cette nuit. Il y a 5 officiers, assez gravement blessés ; je me mets au courant, et m’installe pour ma nuit, installation sommaire, car je sais que je serai dérangée toutes les cinq minutes.