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Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°2.pdf/49

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Mercredi 28 octobre

Soins toute la journée, sans arrêter une seconde ; le nombre d’étages qu’on peut monter dans une journée est effroyable ; notre typhique est très occupant, le tuberculeux se meurt, deux autres commencent une pneumonie et un fait une rechute grave. Il n’y a pas moyen de s’asseoir ni de trouver une minute pour écrire une lettre.

Je découvre par hasard que Reydelet a son frère sergent-fourrier dans le bataillon cycliste de Paul ; je vais écrire pour le recommander.

À 6 heures, nous allons au devant de Mme de N. ; nous voyons à la gare le capitaine de Vergesse et le major Pichon qui disent nous avoir envoyé cinq malades, nous ne les avons pas reçus ; ils ont dû se tromper de maison.

Julie[1] nous rapporte des nouvelles ou plutôt des détails intéressants venant de son mari ou de son beau-frère, l’un major de la place de Dunkerque, l’autre à la tête du service des munitions au ministère.

Joffre est à Dunkerque ; il a refusé le bâton de maréchal qu’il n’acceptera qu’une fois les Allemands hors de France, ce qui

  1. Julie de Nanteuil. Elle sera désormais souvent nommée par son prénom dans la suite des carnets ; NdÉ.