Samedi 5 décembre
Soins, tricots. Rien de neuf dans le nord. Pas davantage de nouvelles d’Alsace ; il est probable que Cernay n’est pas pris encore. Tout doit être au calme aujourd’hui ; l’on n’entend rien. Reçu une carte de Paul.
Dimanche 6 décembre
Messe à 7 h. ½ à St Christophe avec 4 malades. Très belle cérémonie militaire ; ce Credo chanté par tous ces hommes est émouvant.
Rencontré M. et Mme de St M., le capitaine de B. n’a pu venir ; il accompagne le gouverneur en Alsace.
Soins, lettres à M. Boulangé, Mme Durand.
Salut à 4 heures ; fête de la St Nicolas chez Mme de N..
Conversation avec nos soldats ; Harmisch me raconte sa première entrée à Mulhouse, au chant de la Marseillaise, Lemaître, la retraite de Montreux-Vieux. Tous ont hâte de repartir pour tuer les « Boches ». Ce n’est certes pas moi qui les retiendrai. Un autre est arrivé ici avec sa chemise déchirée, un pan manquait arraché volontairement ; il l’avait prise pour essuyer sa baïonnette rouge de sang.
Que de récits de ce genre nous entendons