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Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°7.pdf/8

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Bruyères. Cela m’amuse assez de penser que Louis connaîtra nos ambulances du début de la guerre ; mais il était très gentil avec nous, et je ne sais qui on nous enverra.

À 3 heures, concert par la fanfare du 63e ; presque rien que des airs militaires, la Protestation et la Sidi-Brahim pour finir. Je l’entends toujours avec la même émotion.

Madame Millet revient aujourd’hui et reprendra son service demain. Quel ennui. Nous nous passions si bien d’elles deux.

R. est toujours de mauvaise humeur et fait une vraie scène à la pauvre Christine.

Vendredi 10 mars

Messe, évacuation de six blessés. Au pansement de Dessus, Laroyenne découvre une arthrite du coude ; après la radiographie, il faut lui faire la résection. L’anesthésie marche bien, heureusement, mais le pauvre garçon perdra l’usage du seul bras qui lui reste.

Laroyenne en a un vrai chagrin, malgré qu’il ait fait tout ce qu’il a pu ; mieux vaut la mort que d’être infirme à ce point.

R. fait des excuses à Ch. pour sa grossièreté d’hier, et lui apporte une boîte de bonbons ; ce n’est pas un méchant garçon, au fond.

Les nouvelles de Verdun sont meilleures.