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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/109

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en croissance ; elles sont simplement adossées contre son bord, et le plus souvent inférieures au niveau de sa surface lorsque le glacier est en retrait et lorsque les parois sont très-évasées. Les blocs épars à la surface du glacier tendent généralement à regagner ses bords, ce qui arrive tôt ou tard par l’effet et la nature de ses mouvemens.

Les glaciers en se frottant contre les parois des vallées, entraînent avec eux dans leur marche toutes les masses mobiles qu’ils rencontrent et qui sont ainsi continuellement broyées les unes contre les autres et contre les parois de rochers qui leur servent de lit, tandis que les blocs qui reposent sur le glacier même marchent avec lui sans subir de friction. Il résulte de cet état de choses, que les blocs des moraines tendent continuellement à user leurs angles et leurs arêtes et par conséquent à s’arrondir, tandis que les blocs qui reposent sur le glacier même, avancent sans s’entreheurter et restent anguleux[1].

  1. Les fragmens de roches mobiles qui s’arrondissent le plus sont ceux qui, gisant sous le glacier, sont triturés à sa surface inférieure entre la roche solide et la glace compacte, et souvent réduits aux plus petites dimensions. Aussi trouve-t-on ordinairement sous les glaciers, vers leur extrémité inférieure, des accumulations considérables de galets de différentes grandeurs complètement arrondis ; mais on n’y rencontre jamais de grands blocs anguleux ; ceux-ci ne se voient que sur le glacier même, où ils avancent sans changer notablement de place, par le seul effet du mouvement de la glace.