Aller au contenu

Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nes à-peu-près toutes jusqu’à la même hauteur ; mais comme elles ne sont pas toutes également puissantes dans tous les glaciers, il y en a que l’on ne distingue pas à l’œil nu, de ce point. Cependant toutes, autant que nous avons pu nous en assurer, remontent à-peu-près à la même hauteur, et leur limite extrême est en tout cas au-dessus de la mi-côte. Quelques-unes de ces moraines, entre autres celle qui sépare le grand glacier du Mont-Rose du petit glacier du même nom (voy. Pl. 1), et deux moraines du glacier du Petit-Cervin (voy. Pl. 2) se laissent ainsi poursuivre des yeux jusqu’à une hauteur d’environ 10 000 pieds. On remarquera que les exemples que je viens de citer sont des moraines médianes ; mais ce n’est pas une raison pour en inférer qu’elles s’élèvent plus haut que les moraines latérales ; bien au contraire, celles-ci se laissent ordinairement poursuivre au-delà du point où, par leur jonction, elles se transforment en moraines médianes ; seulement les moraines latérales sont généralement moins visibles, par la raison, qu’étant adossées, d’un côté, contre les parois des rochers, on les distingue difficilement. Les moraines médianes, au contraire, se dessinent très-nettement, même de loin, à cause du contraste qu’elles forment avec les masses blanches du milieu desquelles elles surgissent.

Si nous cherchons maintenant à expliquer comment il se fait que les glaciers se comportent d’une manière si différente vis-à-vis de leurs moraines, dans leur