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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/115

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couches inférieures qui viennent de se transformer en glace compacte par l’effet de l’eau infiltrée. De très-gros blocs peuvent ainsi être ramenés à la surface. Cette ascension s’opère plus facilement à l’égard des fragmens anguleux que lorsque ce sont de grandes dalles, et cela est facile à comprendre : les blocs anguleux sont poussés à la surface par l’action combinée de la pression latérale et de la pression de bas en haut ; les dalles, au contraire, à moins qu’elles ne reposent sur leur tranche, ne reçoivent que l’impulsion de bas en haut et arrivent ainsi plus lentement à la surface.

Jamais les blocs n’arrivent à la surface à l’endroit même où ils sont tombés dans le glacier ; ils cheminent au contraire de bas en haut, en suivant une ligne diagonale qui est la résultante de la dilatation des couches inférieures par suite de leur transformation en glace compacte, et de la marche descendante de toute la masse dans le sens de sa pente.

La vitesse de l’ascension diagonale des blocs dépend uniquement des circonstances atmosphériques. Supposons une pierre tombée dans le névé en 1840. Si pendant l’hiver il tombe une grande quantité de neige et que l’été qui va succéder ne soit pas très-chaud, et que surtout il ne règne pas de vents secs qui facilitent l’évaporation, il est certain que cette pierre fera très-peu de chemin dans sa marche ascensionnelle. Mais tout le contraire aura lieu si l’hiver est