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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/120

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compacte, elles doivent exercer une influence bien plus dissolvante encore sur la neige.

Au lieu d’aller chercher si loin l’explication d’un phénomène aussi simple que l’est celui des moraines médianes, il suffit d’examiner un instant les glaciers où l’on en rencontre, pour se convaincre qu’elles sont dues uniquement à la rencontre de deux glaciers dont les moraines se réunissent. La meilleure preuve que l’on puisse en alléguer, c’est qu’il n’y a de moraines médianes que sur les glaciers composés, tandis que les glaciers simples en sont toujours dépourvus. Ces moraines médianes cheminent à la surface du glacier sous la forme de remparts plus ou moins élevés ; elles se laissent poursuivre à de grandes distances ; mais lorsque le cours du glacier est très-long, elles finissent par se confondre avec les moraines latérales, à raison de la marche plus rapide de la masse entière sur les bords qu’au milieu, de la même manière que les blocs épars sur les glaciers simples finissent toujours par aller se mêler aux moraines latérales. Quelquefois les moraines médianes, au lieu de former des lignes continues, se présentent sous la forme d’amas isolés d’un volume très-considérable. Ces amas que je distingue sous, le nom de moraines passagères, proviennent de chutes ou d’éboulemens locaux survenus sur un point des rives du glacier et qui après avoir gagné la surface de ce dernier, y cheminent de la même manière que les moraines médianes