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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/128

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de voyageurs, absorbés sans doute dans la contemplation des aiguilles et de leurs parois brillantes, n’ont point fait attention à cette réapparition des moraines, ou du moins ne lui ont point accordé une attention suffisante. D’autres, trop préoccupés d’idées systématiques, ont prétendu que les moraines n’étaient jamais affectées par les crevasses[1]. Mais il suffit de jeter un coup d’œil sur les planches 3, 4, 8 et 10, pour s’assurer qu’il n’en est rien et que les crevasses n’épargnent pas plus les moraines que le reste du glacier.

En général les moraines médianes se maintiennent rarement dans leurs rapports primitifs sur toute la longueur du glacier ; les mêmes causes qui tendent à rejeter sur les bords les blocs épars de la surface, tendent également à disloquer les moraines médianes et à les refouler vers les bords du glacier. C’est ainsi que les nombreuses moraines médianes du glacier de Zermatt tendent de plus en plus à se réunir dans sa partie médiane (pl. 3 et 4) ; elles ne forment même plus que deux larges bandes, dans sa partie inférieure (Pl. 5), et à son extrémité ces deux bandes se répandent sur toute la surface du glacier, sous la forme de lambeaux détachés (Pl. 6), qui sont ici bien différens de ces belles moraines continues que l’on observait plus haut.

Pour épuiser la question des moraines médianes, il me reste à examiner deux phénomènes très-remarqua-

  1. Hugi, Naturhistoriche Alpenreise, p. 359.