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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/14

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Enfin, Scheuchzer parle des crevasses, qu’il distingue des fissures et autres interstices du glacier et qu’il dit se former avec fracas surtout au printemps et en été, ou toutes les fois qu’il y a un changement notable de température tendant à dilater les bulles d’air que la glace des glaciers renferme en si grand nombre[1]. Nous verrons par la suite que les moraines et les roches polies sont les seuls phénomènes importans dont Scheuchzer n’ait pas fait une mention spéciale.

Gruner, dans un ouvrage étendu sur les glaciers de la Suisse[2], ne nous apprend pas grand chose de nouveau sur leur nature et les phénomènes qui

  1. « De montibus his glacialibus insuper observari meretur eos sæpe rimas agere, et rumpi tacito quidem impetu, ut terra tremere et montes ipsi ruere videantur. Fit hoc præcipue verno tempore, et æstivo, vel etiam imminente quavis aeris frigidi in calidum et humidum mutatione, quando nempe aer bullis glaciei (notandum ὡς ἐν παρόδῳ montanam nostram glaciem bullulis esse refertissimam) incarceratus et condensatus, vim suam elasticam potius exercere, quam rarescere incipit, tanto magis autem quo debilior est vis contrapremens aeris externi. Non potest autem, hæc expansio aeris clausi contingere, absque quod abrumpantur cum fremitu et sonitu parietum rigidiorum, tanto fortiori, quo crassior atque profundior est frusti glacialis diffringenda moles. »
  2. Die Eisgebirge des Schweizerlandes, beschreiben von Gruner, 3 vol. in-8o, Bern 1760. La traduction abrégée de cet ouvrage, qu’a publiée M. de Kéralio sous le titre d’Histoire naturelle des glacières de Suisse, 1 vol. in-4o, Paris 1770, est très-incorrecte ; et quant à la nomenclature des lieux cités, c’est une abominable parodie de tous les noms célèbres de notre pays.