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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/143

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vier formant tapis ou des grands blocs. Au lieu d’empêcher la fonte ils l’accélèrent, et c’est pourquoi l’on voit souvent un grand nombre de petits cailloux engagés dans la glace à l’endroit où, peu de temps auparavant, on avait remarqué un cône graveleux. De cette manière les cônes graveleux contribuent beaucoup à cette mobilité de la surface des glaciers qui en fait à la fois le charme et la difficulté.

Tous les glaciers ne présentent pas ce curieux phénomène, il est au moins aussi rare que celui des tables et en tout cas moins connu des physiciens. Les glaciers où j’en ai vu le plus grand nombre sont le glacier inférieur de l’Aar et le grand glacier de Zermatt. De même que les tables, ils ne se trouvent guère que dans la partie supérieure ou moyenne des glaciers, là où la pente est peu considérable ; ils sont généralement situés aux bords des moraines médianes, auxquelles les petits ruisselets enlèvent le gravier qui sert par la suite à les former. J’en ai vu de dimensions très-différentes, depuis sept à huit pouces de base et cinq ou six pouces de haut, jusqu’à une largeur et une hauteur d’autant de pieds.

Les cônes graveleux nous fournissent ainsi une nouvelle preuve en faveur de l’opinion que j’ai émise plus haut et qui se trouve déjà justifiée par la marche des moraines et des tables, savoir, que c’est en grande partie sinon uniquement par leur surface extérieure que les glaciers se fondent.