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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/182

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encore trop peu consistante pour se comporter comme une masse continue et également tenace dans toutes ses parties.

Lorsqu’on étudie ces diverses relations des glaciers avec leur fond, il importe donc de tenir compte avant tout du niveau absolu, ou, ce qui revient au même, de la température moyenne du sol sur lequel leur extrémité inférieure repose. Le fait que j’ai rapporté plus haut, de la chute du glacier de Randa et de la persistance d’une partie de son extrémité inférieure malgré ses immenses crevasses, n’est donc nullement en contradiction avec les considérations que je viens de développer ; car, à la hauteur à laquelle ce glacier se termine, la température du sol doit être sensiblement au-dessous de zéro, et sa masse par conséquent congelée sur son fond, et si une partie a pu s’en détacher et se précipiter dans la vallée, c’est, comme je l’ai déjà dit, par la raison que son poids l’a emporté sur la force de son adhérence avec le fond.

Si l’on possédait des observations exactes sur les proportions entre la quantité d’eau qui coule à la surface du glacier et celle qui sort de dessous son extrémité inférieure, je crois que l’on pourrait en tirer un grand parti en faveur de la théorie du mouvement des glaciers par la dilatation de l’eau qui pénètre dans leur masse. Il m’a paru en effet que le volume de tous les filets d’eau qui sillonnent la surface du glacier et qui pénètrent dans son intérieur, excède de beaucoup