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Page:Agassiz - Études sur les glaciers, 1840.djvu/186

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nière la plus capricieuse, on conçoit jusqu’à un certain point que M. Hugi ait pu se laisser aller à l’idée que les glaciers reposent sur des piédestaux ; mais, ainsi que nous l’avons dit plus haut, il a pris ici l’exception pour la règle.

Ces cavités doivent naturellement diminuer et se rétrécir dans la partie supérieure du glacier, là où, perdant de sa compacité, il éprouve plus de difficulté à se fendre. Mais elles ne se continuent pas moins, selon toute apparence, jusque dans les hautes régions ; car elles sont les canaux naturels qui servent d’écoulement à ces mille petits ruisseaux qui se forment à la surface du glacier, et vont se perdre dans les crevasses. Au glacier de Zermatt et aux glaciers de l’Aar, on voit, pendant les jours chauds de l’été, de véritables torrens disparaître ainsi sous la glace, à une hauteur de 8 000 pieds et à plusieurs lieues de leur extrémité : or, à moins de supposer que ces eaux se congèlent sous le glacier, ce qui, à mon avis, serait fort hasardé, il faut bien qu’elles se creusent une issue à travers la glace pour arriver à son extrémité. Nous avons d’ailleurs des preuves directes de ce fait dans les lacs situés au point de confluence des glaciers, tels que le lac de Gorner, au pied du glacier du même nom, la goille à Vassu, au glacier de Valso-rey, le lac d’Aletsch ou de Moeril, au bord du grand glacier d’Aletsch (voy. Pl. 12). Tous ces lacs se vident par la surface inférieure du glacier, et il faut que les